
Quand le marché cède
Trois jours de panique. Et ensuite ?
Ce vendredi 4 avril a marqué la plus forte vente forcée d’actifs par les investisseurs institutionnels en une seule journée depuis 2010, suite à des appels de marge. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est Goldman Sachs.
La chute n’a pas seulement été brutale, elle a aussi été historique. En trois séances, du 2 au 4 avril, le S&P 500 a perdu plus de 10 %. Le repli de -10,5 % sur les deux jours des 3 et 4 avril entre désormais dans le top 5 des plus fortes baisses en deux jours depuis 1950.
👉 Voir le tableau pour un peu de contexte historique.
Historiquement, de telles corrections sont souvent suivies de rebonds significatifs. D’après les données de Charlie Bilello, les rendements à un an après ce type d’épisode se situent généralement entre +21 % et +62 %, et ceux à cinq ans dépassent souvent +100 %. Rien n’est garanti, mais cela met les choses en perspective.
Cela dit, nous n’attendons pas de rebond en « V ». D’après les comportements passés, un rebond partiel d’environ 50 % est le scénario le plus probable à court terme. Un retour complet prendra du temps – et de la patience.
Et ce n’est pas un remake de l’éclatement de la bulle Internet. En 2000, les entreprises tech brûlaient du cash. Aujourd’hui, elles sont rentables. Cela fait toute la différence.
Le mois d’avril n’a pas commencé en douceur.
Mais nos stratégies de protection en couches ont bien joué leur rôle.
Une couverture peu coûteuse, mise en place il y a plus d’un mois sur le marché américain, a porté ses fruits.
Et vendredi, face au manque de liquidité sur le marché des options, nos stops sur futures ont été déclenchés – exactement comme prévu. Pas de panique. Juste l’exécution du plan.
Mieux encore : nous avons pu conserver nos positions vendeuses à long terme sans devoir les ajuster, même dans ce contexte extrême. C’est tout l’intérêt d’avoir des protections prévues à l’avance.
Oui, la volatilité a temporairement pesé sur la valorisation des portefeuilles.
Mais la volatilité est, par nature, un phénomène de retour à la moyenne. Quand elle retombera, les valorisations remonteront. Ce n’est pas de l’optimisme, c’est des maths.
Nous restons calmes. Et prêts.
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